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Bioécologie

Les pesticides et le cancer du sein...

30 Septembre 2013 , Rédigé par Bioécologie Publié dans #Ecotoxicologie, #Actualités-News, #Evaluation des risques et surveillance écologiques

Un communiqué de l'Université de Sherbrooke (Québec, Canada), Sophie Payeur, 17 septembre 2013 :

"Le cancer du sein est le cancer le plus courant chez les femmes. L’équipe du biologiste Luc Gaudreau vient de mettre en évidence un mécanisme qui explique comment certains pesticides contribuent au développement de la maladie.

Exposés à plus de 7000 pesticides

Les quantités de pesticides utilisées en agriculture augmentent régulièrement depuis des décennies. Plus de 7000 produits sont commercialisés au Canada et chacun d’eux contient un ou plusieurs des 500 ingrédients actifs homologués. En ville ou à la campagne, nous sommes tous exposés à de faibles niveaux de pesticides. Leurs effets à long terme, mal connus, suscitent de sérieuses inquiétudes.

Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les mécanismes de transcription génique, Luc Gaudreau étudie les mécanismes qui orchestrent la communication et la transmission de l'information génétique dans les cellules. Le biologiste moléculaire est aussi chercheur à l'Institut de pharmacologie de Sherbrooke. Il s’affaire notamment à mieux comprendre de quelle manière les polluants incorporent la machinerie moléculaire pour amorcer certains cancers, dont le cancer du sein. Un chantier complexe pour lequel Luc Gaudreau vient de décrocher une subvention de recherche auprès de la Société de recherche sur le cancer. Le chercheur croit d’ailleurs avoir trouvé un suspect : Dnmt3B, une enzyme impliquée dans la transformation de notre ADN.

Quand l’équilibre est rompu

«Lorsque les polluants entrent dans les cellules du corps, ces dernières enclenchent un mécanisme de défense, explique le biologiste moléculaire. Elles activent le récepteur AhR». Ce récepteur – une protéine – est aussi un important régulateur de l’expression des gènes. Activé, AhR entraîne l’expression des deux enzymes qui procèdent à la détoxification. «L’ennui, c’est que ces mêmes enzymes peuvent également métaboliser les œstrogènes», signale Luc Gaudreau. Les œstrogènes sont depuis longtemps reconnus comme un facteur impliqué dans le développement du cancer du sein.

La première enzyme (CYP1A1) transforme l’œstrogène en un composé inoffensif. Mais la seconde (CYP1B1) convertit l’œstrogène en 4-hydroxy-estradiol – un composé dont les effets sur le génome sont néfastes. L’équilibre naturel de ces deux métabolites est précieux : il doit être en faveur du composé non néfaste, et donc empêcher une surproduction de 4-hydroxy-estradiol. Malheureusement, la présence de polluants dans le corps et les mécanismes qui régissent les actions de l’œstrogène rompt cet équilibre salutaire. Résultat : une surproduction de 4-hydroxy-estradiol, fortement génotoxique, dans la glande mammaire. Dans certain cas, cet engrenage peut aboutir au développement d’un cancer."

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