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Bioécologie

Pollinisation : hommage à la vie sauvage

2 Mars 2013 , Rédigé par JMB

 Par Sylvestre Huet, 28 février 2013, journal Libération

2011 05 22 Pollinisateurs Manosque Jean-Marc Bonzom"La revue Science publie aujourd’hui pas moins de trois articles qui éclairent d’un jour nouveau les polémiques sur les abeilles. Le premier texte, signé par plus de 50 chercheurs de plusieurs pays, démolit un mythe, celui des abeilles domestiques comme principal, voire seul pollinisateur de nombreuses cultures. Réalisée sur 600 champs dans 41 systèmes culturaux de tous les continents, sauf l’Antarctique, cette étude montre le rôle majeur des insectes sauvages dans les pollinisations et surtout leur efficacité. L’abeille domestique ne peut être aussi bien adaptée à la morphologie de certaines fleurs que des insectes qui ont coévolué avec les plantes dont ils dépendent. Elle ne peut donc complètement les remplacer, comme l’espèrent souvent agriculteurs et arboriculteurs lorsqu’ils «prêtent» leurs champs et vergers aux apiculteurs.

La conclusion des auteurs de l’étude n’est pas de négliger l’apport des abeilles domestiques, mais de montrer qu’elles complètent, et non remplacent, le travail de base des insectes sauvages. Il faut donc une approche globale de leurs problèmes, protéger les deux types de populations, en particulier des insecticides.

Une protection d’autant plus importante, souligne le deuxième article, que le changement climatique est néfaste aux insectes pollinisateurs. Avec la modification des dates de floraison, auxquels ils s’étaient adaptés, les réseaux plantes-pollinisateurs sont bousculés, ce qui s’ajoute aux transformations des paysages par l’agriculture. Il y a cent vingt ans, dans une forêt tempérée de l’Illinois, aux Etats-Unis, un scientifique avait collecté insectes et plantes et étudié leurs relations. Un travail destiné à observer les changements survenus depuis a été réalisé en 2009 et 2010, alors que la température moyenne locale s’est élevée de 2°C et que la forêt a fait place à des espaces agricoles. Résultat : de nombreuses espèces de pollinisateurs, en particulier d’abeilles sauvages, ont disparu. Même si l’écosystème a fait preuve d’une certaine flexibilité, il s’est appauvri, fragilisé, et est devenu plus vulnérable au changement imposé par l’homme."

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D'autres informations sur le site de ScienceNews (en anglais)

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