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Bioécologie

Les humains continuent à évoluer en réponse à la sélection naturelle

4 Octobre 2011 , Rédigé par JMB Publié dans #Actualités-News

Une étude réalisé par une équipe de chercheurs québécois  montre qu'une population canadienne-française de l'ère pré industrielle a continué d'évoluer génétiquement.

ile-au-coudre.jpgIl est généralement admis que les humains modernes ont cessé d'évoluer en raison des progrès culturels et technologiques qui auraient supplanté les effets de la sélection naturelle. Or, une nouvelle étude indique le contraire : les humains continuent d'évoluer, avec des modifications génétiques possibles d'une génération à la suivante.

Le chercheur postdoctoral Emmanuel Milot, de l'Université du Québec à Montréal et ses collègues ont pour cela étudié la population canadienne-française de l'Île aux Coudres, une île du Saint-Laurent au nord-est de la ville de Québec, à l'ère préindustrielle. Les chercheurs ont examiné l'histoire de la vie de femmes, mariées entre 1799 et 1940 grâce aux registres paroissiaux détaillés qui leur ont fournir les dates de naissances, de mariages et de décès. Selon ces données, ils ont découvert que les femmes ont eu tendance à avoir des enfants plus jeunes, passant d'un âge moyen de première reproduction d'environ 26 ans à 22 ans au cours de la période d'étude. Ces résultats sont publiés aujourd'hui en ligne sur le site Proceedings of the National Academy of Sciences.

Selon les chercheurs, la sélection naturelle a vraisemblablement favorisé cette évolution puisque le début de la reproduction peut conduire à une famille plus nombreuse et conférer une meilleure valeur sélective (notion de "fitness", soit plus d'enfants et un meilleur taux de survie des enfants).

Selon les chercheurs, la tendance observée était beaucoup plus forte que prévu considérant la dérive génétique seule, indiquant que le changement n'était pas purement aléatoire. Les biologistes ont contrôlé les effets d'autres influences possibles, tels que l'environnement familial et la consanguinité. Les résultats soutiennent l'idée que les humains évoluent encore et que cette évolution est détectable sur seulement quelques générations.

Ainsi, les prévisions relatives aux politiques publiques concernant la démographie, les problèmes de santé, et d'autres questions pourraient devoir prendre en compte ces changements génétiques au sein des populations au fil du temps.

ike-aux-coudres-2.jpgÀ l'occasion de la publication de l'article, un des auteurs, la professeure Fanie Pelletier du Département de biologie de l'Université de Sherbrooke (Québec, Canada) et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en démographie évolutive et conservation, a accepté de répondre à quelques questions au sujet de cette recherche. Retrouvez cet interview sur le site Internet de l'Université de Sherbrooke : ici

 

Compléments d'informations :

- Le résumé en anglais de la publication associé à ce travail : ici

- Une présentation power point de Denis Réale et d'Emmanuel Milot : ici

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