Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Bioécologie

Des solutions existent pour protéger la nature

14 Septembre 2018 , Rédigé par Bioécologie

CNRS/NEWS, 10.09.2018, par Mathieu Grousson

La science fait-elle ce qu’il faut pour sauvegarder la biodiversité ? Oui, assurent aujourd’hui deux scientifiques qui ont analysé quelque 13 000 articles publiés sur le sujet. Laurent Godet, coauteur de cette étude, répond ici à ceux qui pensent que la biologie de la conservation, discipline qui étudie la biodiversité et propose des outils pour enrayer la crise actuelle, serait déconnectée du réel ou peu conciliante avec les activités humaines.

Avec Vincent Devictor , vous venez de publier une vaste analyse bibliographique de la littérature scientifique consacrée à la biologie de la conservation. Quelles ont été vos motivations ?
Laurent Godet : La biologie de la conservation est une discipline jeune pour laquelle il existe peu de véritables synthèses des connaissances produites. Or s’agissant d’une discipline censée proposer des mesures pour ralentir, voire stopper, la crise de la biodiversité, alors même que celle-ci s’accélère, il est essentiel de s’interroger sur son efficacité. D’où notre idée de dresser un état des lieux des résultats accumulés depuis quinze ans.

D’autant que la biologie de la conservation fait actuellement l’objet de critiques, y compris au sein de la sphère académique ?
L. G.: En effet, selon ses détracteurs, notre discipline ne délivrerait que des messages pessimistes contre-productifs, ses outils seraient inefficaces, et elle ne s’intéresserait qu’à des hotspots de biodiversité tropicale, loin des zones géographiques où vivent la plupart des humains. D’un mot, nous serions déconnectés du réel et incapables de proposer des solutions intégrant les problématiques socio-économiques. Notre étude constitue donc également une réponse à cette litanie sans fondement.

Concrètement, comment avez-vous procédé ?
L. G.: Nous avons examiné les 12 971 articles publiés entre janvier 2000 et février 2015 par les biologistes de la conservation. Précisément, nous avons classé les publications des 9 revues dans lesquelles ils écrivent principalement en trois catégories selon qu’elles s’intéressaient à l’état de la biodiversité, aux menaces qui pèsent sur celle-ci ou aux solutions pour faire face à son déclin. Nous avons ensuite ordonné les publications de la première catégorie en fonction du constat, bon ou mauvais, fait sur l’espèce ou l’écosystème considéré. Au sein de la deuxième catégorie, les subdivisions sont apparues d’elles-mêmes, reflétant les différentes causes du déclin de la biodiversité. Enfin, pour la troisième, nous avons fait ressortir l’éventail des solutions de conservation proposées et nous avons analysé la pertinence de chacune d’elles.

Lire la suite ici

La colonie de vautours fauves «Gyps fulvus» réintroduits dans la région des gorges du Tarn et de la Jonte, au début des années 1980, compte plus de 130 couples nicheurs. François SARRAZIN/CNRS Photothèque

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article